Une mobilisation pour protéger les dauphins
Ce samedi, plus de 200 personnes se sont rassemblées devant le zoo de Beauval pour manifester contre le transfert prévu de deux dauphins vers le parc animalier. Lancé par plusieurs associations de protection animale, cet appel à la mobilisation vise à sensibiliser le public sur les conditions de vie des cétacés en captivité.
Les manifestants, venus de toute la France, ont brandi des pancartes aux slogans éloquents tels que « Liberté pour les dauphins » ou encore « Beauval, zoo de la honte« . Léa Dubois, porte-parole du collectif Dauphins Libres, explique : « Nous sommes ici aujourd’hui pour dire non à ces transferts qui ne font qu’alimenter un système cruel d’exploitation des cétacés. Les dauphins sont des animaux sociaux et intelligents qui souffrent énormément en captivité. »
Du côté du zoo de Beauval, on assure que toutes les précautions sont prises pour garantir le bien-être des animaux. « Nos installations sont aux normes et régulièrement contrôlées, affirme Pierre Lenoir, responsable communication du parc. Les dauphins seront accueillis dans les meilleures conditions possibles.«

Le bien-être animal au cœur du débat
Mais pour les défenseurs des animaux, aucun bassin, aussi grand soit-il, ne peut remplacer l’océan et la vie en groupe des cétacés. Julia Faure, éthologue spécialiste des dauphins, souligne les effets délétères de la captivité :
- Espérance de vie réduite par rapport aux dauphins sauvages
- Troubles du comportement et stéréotypies
- Pathologies liées au stress et à l’ennui
- Difficulté à exprimer les comportements naturels
« Les études scientifiques sont claires : les dauphins ne s’épanouissent pas en captivité, martèle la spécialiste. Aucun argument économique ou éducatif ne peut justifier de les priver de liberté.«
Le débat ne date pas d’hier. Depuis plusieurs années, les associations multiplient les actions pour faire évoluer la législation. En 2020, une proposition de loi visant à interdire la détention de cétacés dans les delphinariums avait été rejetée par le Sénat, suscitant la déception des militants.
« Il est temps que la France prenne ses responsabilités et mette fin à ce commerce d’un autre temps, estime Léa Dubois. De nombreux pays, comme le Canada ou le Brésil, ont déjà interdit la capture et l’exhibition des cétacés. Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur cette souffrance.«
Les zoos, entre conservation et divertissement
Pour les parcs zoologiques, la présence de dauphins reste un atout majeur pour attirer les visiteurs. Chaque année, des milliers de personnes se pressent pour assister aux spectacles aquatiques, source de revenus considérables pour les établissements.
« Les delphinariums permettent au public de découvrir ces animaux fascinants et de se sensibiliser à leur protection, argue Pierre Lenoir. Grâce aux programmes de reproduction en captivité, nous contribuons à la sauvegarde des espèces menacées.«
Un argument qui ne convainc pas les associations. Pour elles, les zoos exploitent l’image positive des dauphins à des fins mercantiles, au détriment du bien-être des animaux.
- Aucun dauphin captif n’a jamais été relâché avec succès
- Les programmes de reproduction en captivité ne profitent pas aux populations sauvages
- Les spectacles dénaturent les comportements naturels des cétacés
- L’éducation du public est limitée et biaisée
« Les dauphins ne sont pas des clowns ou des attractions, ce sont des êtres sensibles qui méritent notre respect, rappelle Julia Faure. Il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives pour sensibiliser le public, comme l’observation en mer ou les films documentaires. Les zoos doivent se réinventer sans exploiter les animaux.«
Vers une évolution des mentalités ?
Malgré une opinion publique de plus en plus sensible à la condition animale, le chemin vers l’abolition des delphinariums semble encore long. Les intérêts économiques et le poids des traditions freinent les avancées législatives, au grand dam des militants.
Pourtant, les lignes bougent. En 2018, le parc Astérix avait annoncé la fermeture de son delphinarium, une première en France. Un choix fort qui avait suscité l’espoir parmi les défenseurs des animaux.
« Le public est de plus en plus conscient de la souffrance des cétacés en captivité, analyse Léa Dubois. Les mentalités évoluent et les parcs devront s’adapter, qu’ils le veuillent ou non. Notre combat ne fait que commencer.«
Face à la pression croissante, certains établissements commencent à revoir leur modèle. Des projets de sanctuaires marins, où les dauphins pourraient vivre dans des conditions plus naturelles, sont à l’étude. Une piste encourageante pour concilier bien-être animal et sensibilisation du public.
Une mobilisation appelée à se renforcer
En attendant, les associations comptent bien maintenir la pression. De nouvelles manifestations sont d’ores et déjà prévues devant le zoo de Beauval et d’autres parcs, pour exiger l’arrêt des transferts et la fermeture progressive des delphinariums.
Les militants appellent également les citoyens à se mobiliser :
- En signant les pétitions en ligne contre la captivité des cétacés
- En boycottant les parcs détenant des dauphins
- En interpellant les élus et les décideurs politiques sur le sujet
- En sensibilisant leur entourage aux enjeux du bien-être animal
« Chaque geste compte, chaque voix peut faire la différence, insiste Léa Dubois. Ensemble, nous pouvons changer les choses et offrir aux dauphins la vie qu’ils méritent.«
Le combat s’annonce long et difficile, mais les défenseurs des animaux restent déterminés. Avec le soutien croissant du public et la multiplication des actions, ils espèrent bien faire plier les parcs et obtenir une législation plus protectrice pour les cétacés. L’avenir des dauphins en captivité est plus que jamais entre nos mains.